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« La loi de restauration de la nature est un vrai danger »

Christiane Lambert, présidente du Copa, devant le Parlement européen. « La restauration de la nature, oui, la loi sur la restauration, non ! »

Le Comité des organisations professionnelles agricoles (Copa) a mobilisé des délégations d’une vingtaine de pays de l’Union ce 11 juillet 2023 devant le Parlement européen à Strasbourg pour dénoncer vertement le projet de texte traitant de la restauration de la nature soumis au vote des députés européens le jour suivant.

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« Cette loi relève d’une politique irresponsable et mortifère. Elle est tout simplement inacceptable ! » À l’instar de Jean-Michel Schaeffer, président de la Confédération française de l’agriculture (CFA), aucun de la vingtaine d’intervenants, professionnels et parlementaires opposés au texte, montés sur la remorque agricole improvisée en tribune bloquant l’accès au Parlement, n’a trouvé de mots assez durs pour qualifier le projet de texte de restauration de la nature donné en discussion aux députés.

Ce projet « veut fixer de manière autoritaire des règles homogènes dans tous les pays. C’est un vrai danger pour l’agriculture européenne et ses agriculteurs », renchérit Christiane Lambert, présidente du Copa, micro en main, puissance à fond, en français comme en anglais. « L’Europe veut d’un côté les enfermer dans un corset très serré et de l’autre ouvrir ses frontières à travers les multiples accords de libre-échange qu’elle est en train de négocier pour l’importation d’aliments qui ne satisfont pas aux mêmes critères qu’en Europe. »

Elle veut voir dans le vote du 27 juin dernier de la commission environnementale du Parlement (44 voix pour le texte, 44 contre) les doutes qui assaillent ses membres sur la pertinence de ce texte. Pour le Copa, ce document n’est pas à négocier, mais « à rejeter » purement et simplement.

27 textes dans les tuyaux

Devant quelque 250 manifestants venus en grande partie du Bas-Rhin avec une cinquantaine de tracteurs, Christiane Lambert a rappelé que les agriculteurs « font déjà beaucoup pour la nature. Ils changent leurs pratiques, diminuent leur usage des antibiotiques, respectent les écorégimes… L’addition de textes devient problématique. Six passent au vote cette semaine. Il y en a vingt et un autres. On ne peut pas rajouter sans cesse de nouvelles contraintes qui piègent et condamnent l’agriculture européenne en la mettant dans une souricière ! »

Le projet de directive relative aux émissions industrielles (IED) qui assimilerait l’élevage à de l’industrie était aussi dans le collimateur des manifestants. « Il est hors de question d’y intégrer les bovins », a martelé Christiane Lambert. Pour la volaille et les élevages porcins, le Copa défend le maintien du statu quo actuel en matière de classement.

À quelques mètres des militants du Copa, les écologistes avaient installé quelques caisses en bois en guise de tribune et mobilisés un peu plus de 200 défenseurs du texte, dont la Suédoise Greta Thunberg, pour réclamer l’adoption du texte dans sa version la plus radicale.

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